Je suis heureux de vous accueillir si nombreux pour participer à cette conférence organisée en partenariat avec la Fédération Bancaire Française et Equinox Consulting.

Nous traiterons durant l’après-midi du positionnement des infrastructures de marché en cette mi- année 2011, et nous tenterons de répondre aux questions qui se posent concernant le futur, tant pour la Place de Paris que pour l’intégration européenne. Questions qu’appellent :
• les changements capitalistiques potentiels ;
• l’irruption de nouveaux acteurs ;
• l’évolution permanente des Marchés et des besoins des investisseurs ;
• et la pression sans cesse plus forte de la réglementation…
L’infrastructure financière européenne, pour reprendre le titre du livre de Gisèle Chanel-Reynaud et Dominique Chabert, paru en 2004 aux éditions de la Revue Banque, est restée longtemps ignorée, et était sans doute considérée comme rassemblant de simples plateformes logistiques. Cette infrastructure est aujourd’hui reconnue comme essentielle au bon fonctionnement des marchés, par les Pouvoirs Publics, les Régulateurs, et leurs clients. Sa résilience est désormais une préoccupation majeure, comme en atteste le nombre de textes qui y sont consacrés. L’ouverture progressive des marchés y a contribué, autorisant une croissance externe particulièrement dynamique des infrastructures la composant, de même que la parution de textes cadres, comme la Directive MIF, en novembre 2007.
Surtout, la crise est venue cristalliser le besoin de nous référer à des entités solides, résilientes, capables de faire face au risque systémique, alors que, l’une après l’autre, les différentes composantes des marchés financiers mondiaux donnaient des signes inquiétants de vulnérabilité au contact des violents dérèglements qui ont caractérisé la période 2008/2010.
La création du G20, et la tenue de ses premières réunions, à Washington en novembre 2008, à Londres en avril 2009 et à Pittsburg en septembre 2009 ont ponctué cette période et ont conduit à l’adoption de mesures correctives dont un certain nombre concerne directement l’infrastructure financière européenne, dans l’objectif de réparer les effets de la crise.
Outre le Dodd-Frank Act, plusieurs textes européens voient le jour, qu’il s’agisse d’EMIR, de La directive MIF II, de la directive sur les CSD, de Bâle III, et enfin, du récent rapport de CPSS/IOSCO actuellement en consultation, qui prévoit un renforcement des exigences pour les systèmes de paiement, de compensation et de règlement/livraison.
Il y a trois ans, nous avions organisé deux conférences : l’une en juin 2008 sur l’après-Directive MIF, vu par les marchés européens, l’autre en octobre sur l’intégration européenne des infrastructures. Nous nous étions alors interrogés sur l’ampleur et la pérennité des réformes identifiées, s’agissant du nombre de nouveaux acteurs dans le trading, de l’impact général des réformes sur les coûts, sur les perspectives liées à la fragmentation de la liquidité etc.
Nous notions également, dans cette période d’ouverture des marchés, que les Bourses historiques demeuraient, et de loin, majoritaires, et qu’elles ne resteraient certainement pas inertes dans cette compétition.
Par ailleurs, quel devenir pour notre Chambre de compensation dont nous estimons que son statut de banque et son accès à la monnaie centrale sont des atouts significatifs, et dont la résilience a été démontrée à l’automne 2008 ?
Enfin, la décision était prise, à l’été 2008, de lancer le projet Target 2 Securities. Quel impact potentiel cela aura-t-il, pour notre Dépositaire central alors que la livraison de la plateforme commune devrait être opérationnelle d’ici la fin 2014 ?
Nous disposons aujourd’hui de quelques réponses à ces questions. Les orateurs suivants y reviendront.
Les utilisateurs sont pour leur part soucieux de bénéficier de prestations de qualité, réalisées par des infrastructures solides, et capables de leur offrir des coûts réduits. En termes de relationnel et de qualité de gouvernance, je tiens à rappeler que nous sommes également très sensibles au maintien à Paris de ces infrastructures, qui contribuent au rayonnement de notre Place Financière.

Marcel Roncin, Président de France Post-Marché

Spécial Conférence n° 39 – Les infrastructures de marché : où en est-on ? – à télécharger