Florence Fontan, Ambassadrice finance durable AFTI – BNP Securities Services
Je suis ravie en tant qu’ambassadrice de la finance durable de France Post-Marché de vous accueillir pour cette première conférence hybride. Vous êtes très nombreux à y participer, notamment en virtuel, et je vous en remercie au nom des trois associations partenaires (FBF, AFG et AFTI). J’en profite également pour remercier Onepoint et Ailancy qui nous ont aidés à organiser et qui vont animer cette conférence. Cette importante participation est aussi le signe de l’intérêt et de l’importance de ce sujet.

Comme Gandhi a pu le dire, « l’avenir dépend de ce que nous faisons dans le présent ». Les acteurs de la finance l’ont bien compris. Nous avons atteint les limites de la planète et nous ne pouvons plus rester neutres. Plus que cela, nous avons un rôle actif et important à jouer, notamment dans le financement global et transparent de cette transition nécessaire. La croissance du marché des véhicules verts (les obligations vertes, les obligations sociales, les fonds ESG…) en est clairement un marqueur. La prise de conscience et le marché ont explosé plus que jamais les 18 derniers mois. La transition durable est tout simplement la priorité n°1 de l’UE. L’ESG est de plus en plus partie prenante de la décision financière et cela va s’amplifier encore dans les mois et les années à venir.
Cela a d’ailleurs été confirmé par certaines annonces fortes des institutions financières lors de la récente COP26, comme le fait que :
*40% des actifs mondiaux sont maintenant sur les trajectoires Net Zero (450 entreprises appartenant à la GFANZ – Glasgow Financial Alliance for Net Zero -, représentant 130 000 milliards de dollars d’actifs) ;
*ou encore que 17 000 milliards de dollars d’actifs soient engagés dans l’élimination progressive du charbon.

L’ESG au cœur du processus de financement et d’investissement

Nous avons mené une enquête ESG de grande ampleur cette année qui confirme cela également. Cette étude a mis en avant le fait que l’ESG ne constitue plus une stratégie spécifique parmi d’autres, mais s’inscrit désormais dans le cœur du processus de financement et d’investissement. En effet, alors qu’en 2019, seuls 2 % des sondés admettaient que « l’ESG est une nécessité dans tout ce que nous entreprenons », ce chiffre devrait grimper à 24 % d’ici 2 ans.
Il ressort également de l’enquête que la réputation prend peu à peu le pas sur la recherche de la performance. Ainsi, 59 % des sondés citent l’image de marque et la réputation (contre 47 % en 2019) alors que l’amélioration du rendement à long terme n’est plus citée que par 45 % des répondants, contre 52 % en 2019.

Par ailleurs, l’accès aux données reste toujours le principal obstacle à l’intégration des pratiques ESG au sein des stratégies d’investissement. En effet, 59 % des répondants admettent des difficultés liées à la collecte et au traitement des données même si ce chiffre est en baisse (66 % lors de la dernière étude, en 2019) et 38 % mettent en avant le manque de cohérence des données d’une classe d’actifs à l’autre, un chiffre en progression (32 % en 2019).
L’Europe, et plus particulièrement la France, font office de leader dans cette transformation. La transformation y est déjà bien engagée et va s’accélérer grâce notamment aux progrès de la réglementation qui favorisent incontestablement cette prise de conscience des investisseurs, davantage que dans le reste du monde. En effet, l’année 2021 a été marquée sur le plan réglementaire par l’entrée en vigueur, le 10 mars 2021, du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) au niveau européen, et le 27 mai dernier, du décret d’application de l’article 29 de la loi sur l’énergie et le climat (LEC) en France.
Cette transformation est profonde par essence mais elle est rendue plus complexe par un certain nombre de facteurs tels que le manque d’harmonisation des exigences, le fait que les données soient encore immatures, le nombre d’acteurs sur les données et bien d’autres sujets encore…
Au sein de la Place de Paris, nos associations jouent un rôle clé pour mettre en œuvre, mais aussi pour construire et clarifier les définitions.

L’ensemble de ces sujets seront traités au cours des deux tables rondes à venir.
Je vous souhaite à tous une excellente conférence !

Spécial conférence n°51 – Finance Durable : quels enjeux pour le secteur financier ? – à télécharger