Bonjour à tous et bienvenue à cette conférence organisée en partenariat avec la Fédération Bancaire Française. Nous vous accueillons dans un auditorium rénové, et particulièrement confortable.
Nous attachons toujours beaucoup d’importance à la préparation de ces moments forts que sont nos manifestations.
S’agissant du thème de cette après-midi, je dirais que nous y travaillons en fait depuis un an, au travers des initiatives qui ont jalonné l’année 2007, depuis notre journée de travail du 6 avril à Lyon, en passant par le lancement à l’automne de la licence professionnelle avec Paris X Nanterre, et notre décision, prise en toute fin d’année, de financer la chaire universitaire proposée par l’université Lumière Lyon 2.
Depuis sa création, France Post-Marché considère que la formation est un enjeu de première importance pour les métiers du post-marché, et sans doute l’un des principaux défis des années qui viennent.
Nos activités sont, en effet, confrontées à des phénomènes qui tiennent en premier lieu à leur vitesse de mutation, qui est élevée, et qui s’accélère.
Je vois, pour ma part, quatre vecteurs particulièrement dynamiques dans ce domaine :
un environnement évolutif à double composante d’une part, l’innovation produit, où le taux de remplacement est particulièrement fort, au service d’une clientèle de plus en plus exigeante et d’autre part, un souci de la part des régulateurs d’encadrer l’évolution des choses, mais aussi de les inspirer ;
la stratégie, qui passe par des concentrations, et des rapprochements qui s’opèrent entre intermédiaires financiers, d’une part, et infrastructures de marché, d’autre part, dans le cadre d’une recherche permanente de la taille optimale et d’une meilleure productivité, au service de la création de valeur ;
des choix organisationnels aptes à maîtriser les processus d’industrialisation ;
et l’influence des nouvelles technologies, qui se traduit par l’intégration et la refonte des systèmes d’information.
Par ailleurs, nous pouvons faire le constat de l’influence du processus d’intégration européenne, tant pour les marchés que pour les infrastructures, dans l’évolution générale des habitudes et des pratiques.
Depuis 1999 et la création de l’Euro, de nombreuses et structurantes décisions ont été prises dans le sens de la création d’un grand marché européen unifié.
La plupart des grands projets sont aujourd’hui transfrontières et visent à développer une offre globale au moindre prix et selon des critères de qualité, de sécurité et de rapidité sans cesse optimisés.
Les changements en question sont, par ailleurs, en forte accélération, si l’on en juge par l’activité des marchés eux-mêmes, dont le nombre de projets ne cesse de croître, et par les décisions prises par les régulateurs européens dans les trois métiers de référence de France Post-Marché , que sont le règlement/livraison et la compensation, la gestion d’actifs et le service aux émetteurs.
Le post-marché est ainsi très souvent au cœur de ces évolutions, qu’il s’agisse de la mise en œuvre d’ESES, du code de conduite des infrastructures post-marché, de la directive MIF, de la directive sur le droit des actionnaires, de la future directive OPCVM, ou encore des travaux préparatoires au projet de l’Eurosystème Target 2 securities.
Pour accompagner ces évolutions, sinon pour les anticiper, il est indispensable que soit assurées :
tout d’abord en amont, une préparation ciblée des étudiants avant leur entrée dans la vie professionnelle ;
ensuite, une politique de formation s’appuyant sur la compétence individuelle des personnels.
Dans l’idéal, une bonne connaissance technique régulièrement mise à jour, une forte capacité d’adaptation, une maîtrise de la comptabilité titres, la capacité à travailler en mode projet et, last but not least, la maîtrise de l’anglais composent le profil du collaborateur du post-marché.
Malgré nos efforts, notre profession continue de souffrir d’un déficit de notoriété, dû sans doute à l’image que nous renvoient de certains de nos métiers, qui ont longtemps été manuels et taylorisés. Nous avons fermement l’intention de revenir sur ce déficit.
Le post-marché représente, en effet, l’un des segments d’activité qui a le plus évolué. Le collaborateur qui reviendrait après une absence d’une quinzaine d’années ne retrouverait pratiquement plus aucun de ses repères.
Tout a changé, ou presque :
les chaînes informatiques ont été repensées de fond en comble ;
les instruments financiers ont été totalement dématérialisés ;
l’utilisation de l’Internet, s’est généralisée ;
les opérations transfrontières sont devenues massives ;
l’usage de l’anglais est désormais une exigence de base ;
et l’âge moyen des personnels s’est abaissé. Aujourd’hui, près de 70% des agents ont moins de 45 ans.
Les données du problème étant ainsi posées, quel rôle France Post-Marché joue-t-elle ?
Nous investissons, de plus en plus, en lien étroit avec le monde universitaire. Ainsi, en 2007 avons-nous ouvert avec l’Université de Paris X Nanterre une licence professionnelle « Gestion d’actifs Financiers Back et Middle Office ».
Nous axons nos efforts dans le domaine de la recherche et de la communication/formation :
France Post-Marché s’est associée avec l’université Lumière Lyon 2 pour lancer une Chaire Universitaire en Economie Expérimentale « Finance industrielle et Design de réseaux » ;
nous avons parallèlement commandé à l’automne 2007 au cabinet Eurogroup une étude sur les besoins de formation des métiers titres à 3/5 ans ;
enfin, nous organisons chaque année une douzaine d’événements, sous des formes variables (Conférences, amphis, petits déjeuners), qui drainent des centaines de personnes autour de thèmes d’actualité ciblés : métiers, juridique, fiscal, formation.
J’ai conscience que la besogne est considérable. Cette conférence permettra de faire un point utile sur le « reste à faire ».
Marcel Roncin, Président de France Post-Marché